mardi 30 mars 2010

L'Elu du peuple


Tout le monde le sait : les Sarkozy sont en visite chez les Obama à Washington. Notre président était invité à prononcer un discours à l'Université de Columbia. Il en a profité pour faire un peu de philosophie. Il s'est interrogé sur l'exercice du pouvoir. 


Voilà qui ne manque pas d'intérêt ! Notre président a une étrange conception de la République. Examinons-la de plus près. 

Si monsieur Sarkozy est notre chef d'entreprise, cela signifie que nous sommes ses employés. 

Intéressant...

Si nous sommes ses employés cela veut dire qu'il peut à tout moment nous envoyer un blâme ( en supprimant nos allocations, par exemple) ou une lettre de licenciement... voire une lettre de cachet. Imaginons...

"Madame, Monsieur, compte tenu de vos lamentables résultats dus à votre fainéantise grandissante ces derniers temps ( vous avez émis le souhait de prendre votre retraite à 60 ans et de travailler moins de 56 heures par semaine ) , nous sommes contraints de ne plus faire appel à vos services. Merci de bien vouloir rendre votre carte d'électeur sous 48 heures à la mairie de votre commune."

Mais alors...

S'il est notre chef tout puissant, qui seul connaît le chemin de notre salut, il n'est plus président mais roi. En fait, pour Nicolas Sarkozy, être président, ce n'est pas être élu par le peuple mais être l'Elu du peuple. 

Voici une nuance qu'il convient de rectifier. "Citoyens" ne signifie pas "employés" et "président de la République" ne veut pas dire "P.D.G.  de la France" ou "Principicule Despote des Gaulois".

Pour conclure, je préfère imaginer que la France est un navire et que notre capitaine est notre président. Sans le soutien et la confiance de ses moussaillons, c'est l'anarchie... Et sans capitaine, le bateau part à la dérive. 

Je crains qu'aujourd'hui nous ne soyons proche de la mutinerie.   

Noée

 Photo:Eric Feferberg/AFP


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