mardi 13 juillet 2010

Chut... Chute


Je m'en veux d'être restée muette. Ce n'est pas possible que je sois restée bouche bée. En même temps, la scène à laquelle je venais d'assister était tellement énorme qu'il a fallu que je me pince pour être sûre que je ne dormais pas. Ecoutez plutôt ce que j'ai entendu en salle des profs quelques jours avant la fin des cours :

"Non, il est hors de question que je passe cette vidéo aux élèves ! Je suis désolée mais Hitler n'a rien fait de plus horrible que les autres ... Regarde Pétain. Tu comprends on parle toujours de l'Allemagne. Et ça m'énerve ! Après tout Hitler n'était pas le seul ... Pourquoi ne passe-t-on jamais de documentaires sur Mussolini ou sur Franco. En plus, les élèves n'y comprennent rien. Non, moi, je refuse de passer une vidéo sur Hitler aux élèves. Ca stigmatise l'Allemagne!"

Notons que ces propos ont été tenus par une collègue d'allemand qui devait remplacer une prof d'histoire.

Sur le coup, ses arguments m'ont paru... défendables... mais très rapidement, j'ai senti une colère incroyable monter en moi. Comment ai-je pu me laisser avoir si facilement ? Comment ai-je pu adhérer une seule seconde à cette thèse ?

Que craint cette personne au fond ? A-t-elle peur que les élèves n'aiment pas l'Allemagne parce qu'elle a été nazie il y a 65 ans ? C'est ridicule !

Vraiment, je ne comprends pas. Quel intérêt a cette personne à agir de la sorte ?

...


Et si vous aviez assisté à cette même scène, qu'auriez-vous dit ?


Noée

samedi 1 mai 2010

Fermeture exceptionnelle

Le 1er mai, c'est culte, c'est la manif'. C'est un peu ma fête de Pâques à moi. Au lieu de revenir à la maison avec des chocolats, je reviens avec un brin de muguets, des airs de chants révolutionnaires plein la tête et c'est la fête. 

Aujourd'hui, malgré la pluie et le froid, nous étions au moins 150 à défiler dans les rues de ma petite ville - qui vote à droite à presque toutes les élections. Et autant vous dire que c'est pas mal du tout. J'aime à croire que c'est le ras le bol général qui a trouvé ici sa forme d'expression juste.  



Et pourtant, il en reste du chemin à faire pour que les rangs grossissent. Et c'est pas faute de compter sur l'appui du gouvernement et du Président qui toutes les semaines annoncent des mesures plus folles et irrationnelles les unes que les autres ! 

J'ai l'impression que l'idéologie libérale est devenue la seule façon de penser. Preuve en est le panneau affiché à l'entrée de mon supermarché et qui n'a pas manqué de me faire hurler : 

Samedi 1er Mai
Fermeture exceptionnelle

Merci Supermarché de me rappeler que le 1er Mai est un jour chômé. On avait failli oublier ce détail... Ce droit durement acquis... De mériter un jour de congé dans l'année... Un jour qui ne soit pas des vacances. Heureusement, mon supermarché me rappelle aussi que c'est une exception ! Ouf ! Faudrait pas non plus que les clients s'imaginent vivre sans lui. Après tout demain, dimanche, est un autre jour.

Noée. 

mardi 30 mars 2010

L'Elu du peuple


Tout le monde le sait : les Sarkozy sont en visite chez les Obama à Washington. Notre président était invité à prononcer un discours à l'Université de Columbia. Il en a profité pour faire un peu de philosophie. Il s'est interrogé sur l'exercice du pouvoir. 


Voilà qui ne manque pas d'intérêt ! Notre président a une étrange conception de la République. Examinons-la de plus près. 

Si monsieur Sarkozy est notre chef d'entreprise, cela signifie que nous sommes ses employés. 

Intéressant...

Si nous sommes ses employés cela veut dire qu'il peut à tout moment nous envoyer un blâme ( en supprimant nos allocations, par exemple) ou une lettre de licenciement... voire une lettre de cachet. Imaginons...

"Madame, Monsieur, compte tenu de vos lamentables résultats dus à votre fainéantise grandissante ces derniers temps ( vous avez émis le souhait de prendre votre retraite à 60 ans et de travailler moins de 56 heures par semaine ) , nous sommes contraints de ne plus faire appel à vos services. Merci de bien vouloir rendre votre carte d'électeur sous 48 heures à la mairie de votre commune."

Mais alors...

S'il est notre chef tout puissant, qui seul connaît le chemin de notre salut, il n'est plus président mais roi. En fait, pour Nicolas Sarkozy, être président, ce n'est pas être élu par le peuple mais être l'Elu du peuple. 

Voici une nuance qu'il convient de rectifier. "Citoyens" ne signifie pas "employés" et "président de la République" ne veut pas dire "P.D.G.  de la France" ou "Principicule Despote des Gaulois".

Pour conclure, je préfère imaginer que la France est un navire et que notre capitaine est notre président. Sans le soutien et la confiance de ses moussaillons, c'est l'anarchie... Et sans capitaine, le bateau part à la dérive. 

Je crains qu'aujourd'hui nous ne soyons proche de la mutinerie.   

Noée

 Photo:Eric Feferberg/AFP


mercredi 24 mars 2010

Revue de presse

 A quoi sert-il de manifester ? A quoi sert-il de perdre un jour de salaire en faisant grève ? Qui écoute ? Qui remarque ? 

Pas la presse ! 

J'ai fait un rapide tour des unes du mercredi 24 mars et on ne parle pas des 800 000 manifestants (selon les syndicats,  380 000 selon les forces de l'ordre) qui sont descendus dans les rues hurler leurs revendications.  

Pas Monsieur Sarkozy !

Rappelez-vous ce qu'il disait à propos des grèves... Malheureusement, il n'avait pas tort. 



Qu'a-t-il fait pour masquer les manifs ? Il demande à son Premier Ministre, Monsieur Fillon, d'annoncer l'arrêt de la taxe carbone. Le résultat est parfait. Tout le monde parle de la taxe carbone. 

 Ca vous paraît un peu tirer par les cheveux ? Et pourtant, c'est bien dans les habitudes du président. Il ne serait pas étonnant d'y voir une manoeuvre politique. Je me demande pourquoi M. Sarkozy abandonne cette réforme maintenant. Il aurait pu le faire avant les élections - stratégiquement, ça n'aurait pas été bien fin - ou bien après, dans un mois ou dans deux mois. Qu'est-ce qui a bien pu motiver l'urgence de son choix ? 

Peut-être une grosse manif' couplée à un score désastreux aux élections régionales.  


Heureusement Internet en parle ! 

Je vous invite à aller lire l'article de mon amie CC. Alors, voilà on en parle, un peu. Mais pas assez. Et c'est bien dommage ! 

Noée

dimanche 21 mars 2010

Aujourd'hui, armez-vous de votre carte d'électeur !

Aujourd'hui, je me rendrai seule au bureau de vote de mon village. Mon mari ne m'accompagnera pas. Et pourtant, il en a des idées pour améliorer la vie dans sa région. Il sait même à qui il donnerait sa voix. 

Que se passe-t-il, alors ? Un match de foot ou de rugby à la télé ? Un rendez-vous avec ses amis ? Une jambe cassée ? Que nenni ! Mais qu'est-ce qui peut bien l'empêcher de voter ?    

Le lieu où il est né. Sa nationalité ! Il a beau être ressortissant de la communauté européenne, vivre depuis bientôt trente ans en France, on ne le laisse s'exprimer qu'aux élections municipales et européennes. Des "petites" élections, des élections mineures en somme. Pourtant, il me dit que chaque élection est importante et que chaque voix compte. Il rêverait de pouvoir voter aujourd'hui. Il se sent muselé. 

Je vais donc aller voter. Pour faire entendre ma voix, bien-sûr et aussi pour me dire que je ne participerai pas  à la victoire des ceux qui bâillonnent la démocratie. 

Noée   

mardi 9 mars 2010

TZR ?

Luc Chatel, sur la Matinale de Canal plus, a annoncé que les TZR - Titulaires sur Zone de Remplacement - pourront être sollicités dans leur académie, comme c'est actuellement le cas, et dans d'autres académies de France. 

Espérons que le prof remplaçant qui habite à Avignon disposera d'un avion supersonique pour arriver à Saint Malo, avant le retour du prof malade. 

Evidemment, l'Education Nationale compte sur ses TZR pour ne pas avoir de vie de famille et de vie sociale. 

Merci Luc Chatel de rendre ce beau métier encore plus attractif !    

Noée

lundi 8 mars 2010

Journée de la jupe !




Je suis sur le point d'exploser. Cette journée de la femme me fait hurler. J'ai l'impression que ce jour "particulier pour toutes les femmes" (dixit le journaliste, souriant et fier d'y avoir pensé, de France 2 sur Télé Matin, hier) n'est qu'une longue énumération d'inégalités qui sont autant de manifestations flagrantes d'une tradition misogyne. 

Les femmes ne sont pas des gourdes.

Et pourtant on les considère comme telles. Il y a quelques jours, les journalistes s'interrogeaient sur le chiffre stable du nombre d'avortements en France. Le plus inquiétant, bien sûr, ce sont les avortements sous contraception. C'est toujours ELLE qui oublie SA pilule et ce n'est jamais lui qui a mal mis une capote, bien sûr ! Doit-on rappeler que l'oubli et l'erreur sont humains et pas spécifiquement féminins ? 

Les femmes ne sont pas des gourdes.

J'ai assisté à une présentation fort intéressante de deux chercheuses - mesdames Dominique Lagorgette et Barbara Meazzi - en Lettres qui s'intitulait Splendeurs et Misères de la "Ménagère de moins de 50 ans" entre France et Italie. On y apprend que le mot "ménagère" a remplacé celui d'"électrice" en période électorale. En effet sur 5306 occurences du mot "ménagère" entre 1995 et 2009, 1/5ème de celles-ci ont été relevées pendant la période électorale présidentielle. Ca en dit long sur le regard des politiques concernant les femmes...  

Les femmes ne sont toujours pas des gourdes. 



Je rêve de voir un jour une grève des "Veline" (trad. "voiles", "rideaux"), ces femmes-tapisseries qui accompagnent comme des toutous les présentateurs de la RAI. Ce serait merveilleux et pour le coup révolutionnaire, d'imaginer ces êtres humains - oui, même si leur nom ne le reflète pas, ce ne sont pas des objets - revendiquer un droit à la dignité. 

Là, on aurait fait un grand pas pour l'humanité.

Noée